Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Combien de cérémonies d’hommage allons-nous devoir encore vivre ? Combien d’enfants de policiers ou de gendarmes devront encore porter le deuil de leur mère, de leur père ? Combien de collègues endeuillés et traumatisés ? Aujourd’hui, c’est toute la France qui pleure pour sa police nationale, victime de ce qui ressemble à un massacre planifié.
Chaque semaine les morts s’enchainent parmi nos valeureuses forces de l’ordre. Hier soir encore, à Avignon, un brigadier de 36 ans a été abattu de trois balles reçues à l’abdomen et au thorax lors d’un contrôle anti-drogue. Jusqu’à quand Monsieur le Ministre ? Policiers ou gendarmes actifs, réservistes, personnels administratifs, techniques ou scientifiques, tous sont la cible de la même folie meurtrière.
Jamais nos forces de sécurité n’ont été autant victimes. Leur sentiment de vulnérabilité est croissant. Chaque jour, ils risquent leur vie, à cause de leur uniforme, parce qu’ils se sont engagés et œuvrent à la protection de leurs concitoyens. Nous nous devons de les protéger concrètement à la hauteur de leur engagement et de la menace exponentielle qu’ils subissent.
L’assassinat de Stéphanie Monfermé, agent administratif de la police de Rambouillet le 23 avril est le 18e attentat islamiste contre les forces de l’ordre de notre pays depuis 2012. Souvenons-nous aussi de Jessica Schneider, agent administratif de police, repérée, suivie et abominablement tuée à son domicile comme son mari, l’officier de police, Jean-Baptiste Salvaing, le 13 juin 2016 à Magnanville.
Remplissant des fonctions d’accueil, de bureau, de traitement et d’archivages, les agents administratifs de police ou de gendarmerie sont des rouages indispensables du bon fonctionnement de nos commissariats et de nos unités de gendarmerie. Au même titre que leurs collègues, ils doivent être davantage protégés. Ainsi, nous proposons que soient mis en place à l’entrée des commissariats et des gendarmeries des dispositifs d’hygiaphones avec vitres blindées, caméras et vidéo protection et barreaux aux fenêtres du rez-de-chaussée, afin de sécuriser les accès et de pouvoir isoler les agents administratifs de ceux qui voudraient les attaquer. Un système de déclenchement d’alarme pourrait être installé afin de permettre aux agents de signaler un danger. Des plots anti-intrusion pourraient également être implantés à l’extérieur, - devant le commissariat ou la gendarmerie -, afin de stopper la course meurtrière d’un véhicule bélier. Par ailleurs, pour les agents qui travaillent dans des lieux plus isolés de leur service, ou seuls, le soir et le week-end, la dotation de petits terminaux de géolocalisation Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé (DATI), permettrait de les assister plus rapidement et efficacement en cas de danger.
Enfin, pour tous les personnels administratifs techniques et scientifiques nous demandons la mise en application de formations aux Gestes Techniques Professionnels d’Intervention (GTPI) sur la base du volontariat ainsi que des formations pour adopter la bonne posture, désamorcer les conflits et les tensions. Afin que tous soient mieux à même de parer une menace ou une attaque.
Les discours d’hommage ne suffisent pas Monsieur le Ministre. Nos policiers, nos gendarmes, nos réservistes ont besoin de dotations en matériels supplémentaires afin de stopper cette hémorragie qui lamine la famille de nos compatriotes forces de l’ordre.
Convaincue de l’intérêt que vous porterez à cette requête urgente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma haute considération.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP
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