top of page

#86 Courrier - L'importance de la contribution française à la conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne

  • aborchio-fontimp
  • 30 oct.
  • 2 min de lecture

Monsieur le ministre,

 

En tant que sénatrice des Alpes-Maritimes, je peux témoigner que mon territoire entretient depuis plusieurs décennies un lien étroit et stratégique avec le secteur spatial, notamment à travers la présence de Thales Alenia Space, acteur industriel majeur implanté à Cannes.

 

À l’approche de la conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne (CMIN25) qui se tiendra à Brême en novembre 2025, les enjeux sont sans précédent. Cette conférence constitue une étape décisive pour préparer les technologies qui seront déployées dans le cadre du prochain budget européen (CFP 2028–2034), marqué par une ambition spatiale inédite dans un contexte géopolitique tendu. Les investissements réalisés aujourd’hui détermineront notre capacité à rester compétitifs sur les marchés commerciaux et à répondre aux besoins croissants en matière de défense et de souveraineté technologique.

 

Or, les scénarios budgétaires actuellement envisagés par Bercy, en deçà des 4,5 milliards d’euros identifiés comme seuil minimal par le COSPACE, font peser un risque majeur sur notre filière. Une souscription réduite à 3,5 voire 2,5 milliards d’euros entraînerait l’abandon de pans entiers de notre expertise nationale, compromettrait nos engagements internationaux et affaiblirait notre capacité à mener des programmes de défense stratégiques.

 

Les conséquences industrielles seraient dramatiques avec une baisse de 2 000 à 4 000 emplois dans la filière satellite sur la période 2026–2028.

 

Il est essentiel de rappeler que cette diminution des fonds intervient avant même l’adoption du budget de la commission, ce qui signifie que le désengagement de la France se ferait en amont des appels d’offres européens. Nos voisins, l’Allemagne et l’Italie, affichent des intentions de souscription bien supérieures (respectivement entre 5 et 6 milliards d’euros et plus de 4 milliards d’euros). Ainsi, si la France ne prend pas le train en marche, elle risque de perdre dix années de compétitivité et de leadership technologique.

 

Aussi, je souhaite vous alerter face à cette situation et vous prie d’être sensible à l’importance de la contribution française à la CMIN25 afin de préserver notre rang, nos compétences et notre avenir industriel.

 

Dans l’attente de votre retour, je vous prie de croire, Monsieur le ministre, l’expression de ma haute considération.


Alexandra BORCHIO FONTIMP, le 27 octobre 2025

Commentaires


bottom of page