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#74 Courrier - Demande de création d’une mission interministérielle relative à la reconstruction du tunnel du col de Tende

 Monsieur le Premier ministre,

 

Nos territoires ruraux souffrent d’un manque de considération de l’Etat. Laissés pour compte, ils doivent faire face à de multiples obstacles : difficultés d’accès, absence de services publics vitaux, offres de transports réduites, etc.

 

Dans notre département des Alpes-Maritimes, comme vous le savez, plusieurs villages ont été frappés de plein fouet par des catastrophes naturelles comme en témoignent les tempêtes Alex et Aline.

 

Ces dernières ont engendré de sévères dommages et préjudices pour les maralpins. L’un des exemples le plus significatif étant le col du tunnel de Tende qui est aujourd’hui toujours fermé à la circulation faisant ainsi peser de fortes contraintes sur les habitants. La vallée de la Roya a besoin de son tunnel, il en va de sa survie économique et sociale ainsi que de la pérennité des relations transfrontalières entre la France et l’Italie, pays ami de longue date. A ce titre, il est inconcevable que la collectivité départementale, particulièrement investie en matière de reconstruction dans les vallées meurtries, se retrouve dépourvue de points d'étape et prise en otage par les retards répétés du maître d'ouvrage italien.

 

Le 10 janvier 2022, le Président de la République promettait lors de son déplacement dans le département des Alpes-Maritimes que « le tunnel qui permet de relier Tende à Limone en Italie mais également de désenclaver les communes de la vallée de la Roya serait de nouveau en service en 2023 ». Sans remettre en question la sincérité d’une telle annonce, il n’en demeure pas moins qu’elle reste lettre-morte alors que nous sommes pourtant en 2024. Ainsi, après de nombreux aléas, le délai initial de fin de travaux fixé à octobre 2023 s’est vu repoussé à juin 2024. Pour autant, si nous ne sommes toujours pas certains que ledit délai sera respecté, nous apprenons avec effroi qu’en lieu et place des deux tunnels promis il n’y en aurait plus qu’un. Ce changement de fusil d’épaule équivaut à un retour à la case départ avec une circulation en alternat comme cela était le cas en 2013. Pire qu’un statu quo, il s’agit d’un véritable recul dont la première victime serait la population maralpine qui a déjà bien souffert.

 

Outre des conséquences sur leurs conditions de vie, ce chantier emporte des externalités négatives d’un point de vue économique. Estimé initialement à 150 millions d’euros, il est aujourd’hui évalué à 250 millions.

 

Les réunions interministérielles et la récente commission intergouvernementale qui s’est tenue à Rome en septembre 2023 n’ayant débouché sur aucune avancée concrète, nous souhaitons qu’une mission interministérielle soit créée. En effet et alors que la France participe au financement de ce projet à hauteur de 41%, il est impératif que notre Etat prenne toute sa place et pèse de tout son poids dans les négociations avec ses homologues de l’Etat italien et ceux de l’ANAS. 

 

Enfin et par cohérence, nous tenions à vous informer que nous adresserons un courrier à votre Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, afin de lui demander de se rendre sur les lieux pour constater la réalité de la souffrance de la population et des maires de cette vallée.  

 

Comptant sur votre soutien, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’assurance de notre haute considération.

 

     ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP ET PHILIPPE TABAROT, le 23 janvier 2024.

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