Madame la Ministre,
Un nombre important d’étudiants est encore sans place en master. À titre illustratif, Karl qui a obtenu sa licence de psychologie avec mention s’est vu refuser l’accès à treize masters de différentes villes de France. Travaillant tous les étés dans le secteur de l’aide aux personnes handicapées, il n’envisage pas son parcours universitaire comme une simple tâche à accomplir. Cette place en master lui est nécessaire pour pouvoir prochainement donner vie à son ambition plus que louable d’aider les personnes placées en situation de vulnérabilité. Notre pays a bien besoin de ces vocations. Un constat renforcé par la crise sanitaire. Karl s’est alors tourné vers le service trouvermonmaster.gouv.fr afin qu’une ou des solutions lui soient proposées, comme vous l’aviez promis il y a quelques mois. Depuis le 23 juillet, et bien que le rectorat se soit engagé à soumettre sa candidature à cinq universités, il demeure sans réponse.
Ce n’est pas un cas isolé et les courriers d’étudiants découragés continuent d’arriver à ma permanence. Certains ne s’alimentent plus comme Sofiane qui se retrouve, quant à lui, sans place en master depuis l’année dernière.
Enfin, il me semble nécessaire de porter à votre connaissance également le cas de Lise. Licence de psychologie obtenue avec mention, elle choisit tout de même de postuler à quatorze masters. Tous lui sont refusés et ce malgré des notes honorables, un investissement certain et une détermination avérée lors de ses stages. Le motif avancé était la présence de notes trop faibles dans deux matières pour lesquelles elle avait pourtant obtenu 15 et 16. Vous conviendrez que ces notes sont loin d’être faibles et comprendrez l’étonnement de ses parents à la lecture des refus. Désespérée, elle m’écrit aujourd’hui non pas pour intégrer un master uniquement en psychologie – comme souhaité - mais aussi dans d’autres domaines.
Ces trois cas démontrent parfaitement les inquiétudes dont j’ai pu vous faire part lors de ma question au gouvernement en date du 7 juillet 2021. Nous sacrifions une jeunesse, l’obligeant à renoncer à ses ambitions.
En réponse, vous m’aviez confirmé que 4 000 places de master seraient créées d’ici la rentrée scolaire. À ce jour, en dépit d’une annonce à nouveau de 1 400 places en filière droit et économie-gestion, rien ne semble avoir changé pour les étudiants.
Madame la Ministre, pouvez-vous me confirmer que ces 4 000 places de masters ont été créées pour cette rentrée universitaire ? Dans ce cas, comment sont-elles réparties ?
Enfin, face à la détresse émotionnelle des étudiants et de leurs parents, comment votre ministère compte-t-il rassurer les centaines de Karl, Sofiane et Lise qui composent notre jeunesse ?
Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma très haute considération.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP
Comments