INFLATION.
C’est le mot qui préoccupe l’esprit de tous les Français. De tant de ménages et de tellement d’étudiants qui n’ont d’autres choix que de travailler pour survivre.
17,9.
C’est le pourcentage d’inflation alimentaire cumulée pendant 18 mois (entre janvier 2022 et août 2023 pour être précise). Un record tristement remporté par la France devant six autres pays voisins de l’Europe de l’Ouest.
97% des Français ont vu leurs dépenses d’alimentation augmenter.
Des chiffres qui donnent le vertige mais inutile de les détailler...
N’importe quelle personne qui effectue ses courses au supermarché ne peut les contester...
En cause, plusieurs facteurs invoqués par les professionnels du secteur : climatique, géopolitique et conjoncturel.
L’Exécutif, quant à lui, évoque déjà la fin de la crise inflationniste…
Permettez-moi de penser que la réalité risque d’être tout autre dans les rayons.
Même si l’inflation alimentaire plie ces dernières semaines, elle ne rompt pas.
Et je veux rappeler que le recul de l’inflation ne veut pas dire baisse des prix… !
A la veille de Noël en tout cas, les rêves se dessinent mais les prix du panier de fête s’envolent. La facture est salée. C’est ça la triste réalité !
Des augmentations auxquelles s’ajoute fréquemment la baisse des quantités dans les boîtes de produits vendus donnant l’illusion d’une stabilité des prix. Ces tours de ‘’passe passe’’ deviennent sordides et perfides.
Les Français ont basculé dans la restriction. Cette déconsommation pose alors un problème au niveau de la qualité des produits achetés. Le souci de manger sain irrigue toutes les couches de la population. On renonce à la qualité alors qu’on y aspire et cela alimente la frustration.
Vous aviez proposé, Madame la ministre, d’arrêter d’acheter des plats tout prêts, plus chers et pourquoi pas d’encourager les écoliers à apprendre à cuisiner. Ne pas sombrer dans la malbouffe est, en effet, un enjeu de santé publique.
Et c’est ce même constat finalement qui nous est apparu avec mes collègues Sophie Primas et Frédérique Puissat.
Prolonger en 2024 la dérogation qui permet l’utilisation des tickets-restaurant pour acheter tous les produits alimentaires induira aux bénéficiaires de ne pas avoir à consommer uniquement des plats déjà préparés.
Le 13 novembre, j’avais saisi le ministre de l’Economie sur le sujet. Personne ne semblait s’en soucier au Gouvernement. Quelques jours plus tard, notre proposition de loi était inscrite à l’ordre du jour du Sénat car protéger le pouvoir d’achat des Français n’est pas une option pour notre Assemblée. C’est une obligation à laquelle nous ne dérogerons jamais.
Le seul objectif de l’ensemble de mes collègues du groupe Les Républicains, c’est de proposer une solution à ces fameuses « fin de mois difficile » …que 75% des Français connaissent.
Mais nous devons collectivement mener une réflexion sur l’utilisation des tickets restaurants. Si aujourd’hui nous débattons sur l’extension de son utilisation, puisque, rappelons-le, cela a été pensé pour permettre au salarié d’acheter un repas pendant ses heures de travail, c’est qu’il faut répondre à une urgence !
Bien sûr que le dispositif crée il y a 56 ans n’avait pas vocation à soutenir le pouvoir d’achat des salariés. Mais dans le contexte inflationniste exceptionnel que nous connaissons aujourd’hui, nous devons faire preuve de solidarité.
J’espère que le Gouvernement saura répondre à ce double enjeu. Protéger le pouvoir d’achat des Français mais aussi nos professionnels de la restauration qui ont vu la crise énergétique et l’inflation sur les matières premières succéder aux années Covid.
Cette proposition de loi que nous étudions aujourd’hui, brillamment rapportée par notre collègue Marie Do Aschliman, va dans le bon sens… puisqu’elle reprend en tous points celle que nous avions déposée au Sénat. Nous dirons donc que le hasard fait bien les choses et c’est pourquoi Les Républicains voteront bien entendu cette disposition.
ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP
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