Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Monsieur le Président de la Commission des Affaires sociales,
Madame la Rapporteure,
Mes chers collègues,
Tout n’est pas si rose en ce mois d’octobre !
Derrière cette douce couleur, associée au bonheur et à l'optimisme, se cache une réalité tragique : chaque année, 60 000 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés en France et 12 000 femmes en meurent ! C’est-à-dire que toutes les 80 minutes, celle qui s’est battue des mois, des années perd le combat contre la maladie !
Je ne peux m’exprimer sur le sujet sans, tout d’abord, rendre hommage aux soignants, à l’engagement des collectivités mais aussi au tissu associatif et à ses bénévoles. A la Ligue contre le Cancer, bien sûr, et à toutes les associations qui œuvrent dans vos départements respectifs pour le bien-être des patientes et qui récoltent des dons en faveur de la Recherche.
Et en tant que rapporteur pour avis des crédits Recherche, je veux souligner que nos chercheurs ont impérativement besoin de davantage de moyens pour mieux cibler les facteurs de risque.
A Antibes Juan-les-Pins, comme dans de nombreuses communes de France, nous avons marché, couru, pédalé, nagé et même « régaté » (grâce à SOS Cancer du Sein) pour sensibiliser au dépistage…
Un engagement également symbolisé par ce ruban rose qui fleurit sur notre poitrine, chaque début d’automne, pour rappeler l’essentiel : la prévention !
Et pourtant… Tant de travail reste encore à faire. En 2023, le taux de participation au dépistage a chuté ! Pire, il est en baisse et ce, depuis 10 ans…
Alors, parfois, le rose vire au rouge : celui de la colère face aux inégalités d’accès aux soins notamment dans les territoires ruraux. Cette colère, nous devons la comprendre et y répondre. Saluons ainsi les belles initiatives entreprises dans nos territoires à l’image du « bus rose » du Centre Hospitalier de Menton qui sillonne les vallées pour faciliter le dépistage.
Bien que passant sous silence cet enjeu pourtant crucial (du dépistage) – et je le regrette ! -, la proposition de loi que nous examinons poursuit un autre objectif : que l’Assurance maladie prenne en charge à 100% les soins liés au traitement du cancer du sein.
Malgré le dispositif des affections de longue durée, les patientes subissent encore des restes à charge particulièrement lourds, constituant ainsi une forme de double peine qui s’ajoute à la charge émotionnelle, thérapeutique et sanitaire provoquée par la maladie.
De plus, la question du remboursement de certaines dépenses liées aux soins de support, par exemple, ou à l’acquisition d’accessoires post-opératoire (comme les soutiens-gorges compressifs) coûteux mais indispensables, revient sans cesse. Aussi, c’est une bonne chose que ce texte l’aborde.
Deux autres sujets qu’on ne peut plus occulter sont également traités : l’accompagnement des familles monoparentales pour la garde de leur enfant durant leur traitement et celui des micro-entrepreneurs qui peuvent perdre leurs revenus lorsqu’on leur diagnostique le cancer.
Si je salue les travaux de la rapporteure sur ces diverses thématiques, je tiens néanmoins à attirer votre attention sur une autre question qui, comme le dépistage, n’a pas été évoquée dans cet texte : l’égal accès des patients aux tests moléculaires. Bien qu’améliorant l’efficacité des traitements tout en limitant les effets secondaires, ces tests laissent un reste à charge de près de 50 % aux établissements de santé prescripteurs. Si certains arrivent à en assumer le coût, d'autres ne peuvent tout simplement pas les financer renforçant ainsi le sentiment d’un système de santé à plusieurs vitesses. Là encore, il faudra certainement que le législateur s’empare de la question.
Pour conclure, le Groupe Les Républicains soutiendra naturellement cette proposition de loi. Mais pour qu’elle soit plus juste et (presque) parfaite, nous souhaitons qu’elle prenne en compte les propositions du Président Philippe Mouiller visant à rendre les mesures proposées plus équilibrées et plus égalitaires.
Des mesures qui recentreraient la prise en charge sur les spécificités liées au cancer du sein et qui écarteraient la création de potentielles inégalités avec les patients frappés par d’autres cancers.
Merci pour votre attention.
Alexandra BORCHIO FONTIMP, le 30 octobre 2024
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