Madame Alexandra Borchio Fontimp interpelle le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention sur la situation préoccupante de l’hôpital pédiatrique en France.
La France subit dans ce domaine un déclassement significatif puisqu’elle passe de la 9ème à la 27ème place en trente ans selon les données fournies par l’OCDE. L’urgence sanitaire est omniprésente, l’action politique est donc désormais plus que nécessaire.
La pédiatrie concerne tous les enfants âgés de 0 à 18 ans et l’ensemble des études scientifiques et psychologiques ne cesse d’alerter sur les nombreux dangers qui menacent cette tranche d’âge. Que ce soit l’augmentation du diabète insulinodépendant, l’explosion de l’obésité, en particulier depuis 1997, ou encore la majoration des troubles du neuro-développement, tous ces signaux doivent obliger les pouvoirs publics à se saisir de cet enjeu crucial pour l’avenir de notre société et le futur de nos enfants et adolescents. En effet, outre cette évolution de la morbidité infantile, vient s’ajouter l’enjeu de leur santé mentale. Confrontés à des idées et des gestes suicidaires particulièrement fréquents, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se rendre aux urgences de psychiatrie infanto-juvénile depuis ces cinq dernières années.
Face aux multiples dangers menaçant nos enfants et adolescents, l’hôpital peine à remplir sa mission première : soigner. Dans l’espoir de provoquer un sursaut de l’exécutif, des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant ont été convoquées en urgence afin de mettre clairement en lumière un constat et des pistes de réflexion. Si ses conclusions n’ont à ce jour pas encore été communiquées et ce après plusieurs reports, la communauté hospitalière se retrouve dans l’expectative et n’attend pas pour en tirer ses propres conclusions. Avec seulement 8 500 médecins pédiatres, la France ne se place qu’au 22ème rang sur les 31 pays de l’OCDE. Cette situation alarmante, loin de s’améliorer, risque de s’aggraver tant on sait que les départs à la retraite seront multiples. Par conséquent, les parents d’enfant malade feront face à de nouvelles difficultés puisque les pédiatres ne pourront plus assurer seuls leur prise en charge et devront s’appuyer sur les médecins généralistes qui ne sont à l’heure actuelle pas tous formés à cette spécialité qu’est la pédiatrie. Enfin, une meilleure articulation entre médecins et puéricultrices doit être favorisée en faisant évoluer par exemple les compétences de ces dernières afin qu’elles deviennent plus autonomes.
Partout en France et notamment dans les Alpes-Maritimes, l’offre de soins demeure insuffisante au regard de la population infantile. Manque de personnel ou fermetures en cascade de lits sont autant de difficultés auxquelles l’hôpital pédiatrique doit faire face pour garantir un système de soins efficient et efficace. Il est effectivement inconcevable que des structures aient été obligées cet hiver encore de fermer leurs services faute de moyens.
Ainsi, Madame la Sénatrice souhaite connaître les mesures envisagées par le Gouvernement pour réarmer notre hôpital pédiatrique en mettant notamment fin à la pénurie de soignants qui pénalise la santé de nombreux enfants. Alexandra Borchio Fontimp, le 7 mars 2024
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