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#36 Courrier - Les Prêts Garantis par l'Etat pour l'écosystème du tourisme tricolore

Monsieur le Ministre,


Les efforts consentis par votre ministère pour limiter les dégâts économiques de la crise sanitaire ont été salués par tous les acteurs, notamment ceux du secteur de la restauration et de l’hôtellerie. Toutefois, et malgré ces mesures d’accompagnement, la situation reste anxiogène et la reprise effective des activités remise en cause pour cette nouvelle année. Inquiets mais aussi épuisés de devoir lutter pour sauver leur entreprise, des interrogations persistent et les appels à l’aide continuent. Saisie par l’UMIH, j’ai pu constater les difficultés pratiques auxquelles ils sont confrontés et mesurer pleinement l’ampleur de leur désarroi pour l’avenir.

Fleuron de l’économie française, le tourisme doit faire l’objet d’une attention toute particulière des pouvoirs publics au moment même où nous souhaitons tous impulser une dynamique nouvelle pour que la France rayonne à la hauteur des trésors qu’elle a à offrir. Les années 2020 et 2021 ont été des années noires, encore plus particulièrement pour l’hôtellerie. En raison de l’annulation d’évènements et salons, de conventions et de séminaires, ce sont des pertes colossales élevées à 80% du chiffre d’affaires pour 2020 et de 50% pour 2021 qui sont observées. Il est grand temps que nos acteurs économiques reprennent espoir afin que 2022 soit le temps de la renaissance de ces secteurs essentiels.

Si nous constatons un « mieux », les conséquences de la crise se font encore ressentir et sont encore bien présentes. De fait, loin de reprendre un fonctionnement normal, les entreprises du secteur n’ont pas les moyens de générer assez de ressources pour honorer leurs engagements à court et moyen terme.

Comment leur demander de rembourser un PGE maximal élevé à 25% du chiffre d’affaires à raison de 5% par année lorsqu’on sait que la rentabilité moyenne annuelle des PME n’excède presque jamais les 5% ? Mathématiquement irréalisable, cette contrainte place les acteurs du secteur dans une position délicate et souvent perçue comme injuste. En outre, les loyers sont de plus en plus élevés, notamment sur la Côte d’Azur, rajoutant une contrainte supplémentaire et non négligeable. Si certaines entreprises ont décidé d’engager une procédure de conciliation avec les propriétaires devant le Tribunal de Commerce pour convenir d’un prix plus adapté à la situation de crise rencontrée, aucune solution convenable n’en est sortie pour aucune. De fait, l’intégralité ou la majeure partie du PGE a dû être affectée au paiement desdits loyers, ce qui n’a pas permis aux entreprises de remettre à niveau leur trésorerie pour entamer sereinement le remboursement de leur prêt.

Vos annonces ont certes rassuré mais n’ont pas sécurisé. Il demeure des zones d’ombre qui interpellent et posent des questions quant aux conséquences de l’accord sur la restructuration des PGE signé en janvier dernier. En présence d’entreprises de petite taille qui affrontent des difficultés financières avérées et ayant souscrit à un PGE de 50 000 €, il est désormais possible d’en étaler le remboursement sur 8 ou 10 ans. En dehors de ce cas précis, les entreprises devront saisir soit le conseiller départemental de sortie de crise, soit se tourner vers la médiation du crédit ou le Tribunal de Commerce. Considérant que la mise en œuvre de cette procédure peut s’avérer contre-productive, les restaurateurs et hôteliers ne cessent d’alerter sur les conséquences à long terme sur leur activité. Classé presque inévitablement en « prêt non performant », cela signifie que l’entreprise rencontrera assurément des obstacles à obtenir de nouveaux financements afin de développer ses activités.

Tant la crise de la Covid que l’évolution naturelle de nos sociétés poussent nos entreprises à devoir innover en permanence afin de proposer des services adaptés à la demande de nos concitoyens. C’est pourquoi, les acteurs du secteur réclament que toutes les entreprises aient la possibilité de rembourser leur PGE sur 4 années supplémentaires, c’est-à-dire 10 ans, avec un troisième différé de remboursement de 12 mois sans que cela n’entraine automatiquement qu’elles soient classées en défaut ou voient leur cotation FIBEN dégradée.

Consciente que votre ministère fait de l’accompagnement des entreprises une de ses priorités, je suis certaine que vous entendrez leur demande et y apporterez la plus grande attention.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération.

ALEXANDRA BORCHIO FONTIMP

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