Alexandra BORCHIO FONTIMP et Jean-Paul DAVID interpellent le gouvernement sur l’impérieuse nécessité d’associer les élus locaux à la mise en place de la campagne de vaccination.
« Quand le gouvernement va-t-il comprendre que la concertation avec les élus locaux est une condition sine qua non d’une action publique qui se veut adaptée à la réalité des besoins sur le terrain ?
Quand le gouvernement va-t-il agir avec courage et assumer ses erreurs passées, particulièrement celles de la gestion des masques et des tests, afin que les prochains mois puissent se dérouler dans un climat apaisé ?
Ayant déjà dénoncé les excès de la sur-administration et de la sur-centralisation, celles-ci s’illustrent sous leur pire visage dans la mise en place de cette campagne de vaccination. Nul besoin de rappeler l’ampleur du retard accumulé par la France vis-à-vis des pays voisins », déclarent Madame Borchio Fontimp et Monsieur David qui souhaitent alerter le gouvernement sur les conséquences de ses choix.
« Choisir d’ignorer la proposition de soutien des maires, c’est faire preuve une nouvelle fois d’amateurisme ». L’Association des Maires de France (AMF) a ainsi communiqué sur son incompréhension face au refus pernicieux du gouvernement de les associer à la stratégie de vaccination.
À juste titre, ils ont rappelé que le contexte sanitaire nécessite d’une part que la population soit rassurée, et d’autre part que les élus locaux soient véritablement concertés. Les scientifiques font un constat similaire : tous les acteurs doivent être réquisitionnés, ceux étant en contact direct avec les citoyens en priorité.
« Les dernières annonces du Ministre de la Santé qui visent à « amplifier, accélérer et vacciner », toutes aussi utiles soient-elles, ne permettront pas de compenser les ratés accumulés depuis le début de cette campagne de vaccination. Le problème est structurel, l’État ne pouvant plus être aussi autocentré. Sans le concours des collectivités locales, nous constatons les dérives et les échecs du gouvernement à agir seul. Son mépris à l’égard des maires est toujours aussi criant, devenant en pratique fortement préjudiciable pour nos concitoyens ». Alors que le Président du département des Alpes-Maritimes propose de mettre à disposition des médecins et infirmiers du Conseil départemental et que les maires des Alpes-Maritimes se tiennent prêts à faire vacciner chaque citoyen, aucune réponse du gouvernement n’est encore connue à ce jour.
« Compte-tenu des enjeux de santé publique attachés à une telle campagne, celle-ci doit s’appuyer sur les élus locaux et professionnels de santé, acteurs de terrain qui souhaitent être parties prenantes dans le cadre de cette campagne de vaccination.
Dans notre territoire, élus locaux et professionnels de santé ont appris à travailler ensemble depuis mars dernier et ont su mettre en place des dispositifs adaptés à nos concitoyens. Cette expérience commune est précieuse pour la phase qui s’ouvre. L’Etat a tout intérêt à faire confiance à ces partenariats déjà opérationnels.
Nous ne pouvons plus nous permettre de faire attendre les français et ces situations sont aujourd’hui plus que jamais inconcevables et inaudibles pour la population. Inclure les élus locaux dans cette stratégie, c’est ainsi permettre aux français de se faire vacciner au plus vite et dans les meilleures conditions. Refuser d’admettre que les élus locaux sont des maillons forts et indispensables dans cette campagne serait alors une preuve de malhonnêteté ou d’ignorance voulue.
Enfin, choisir d’ignorer les élus locaux, tout en annonçant parallèlement, la création d’un collectif de 35 citoyens tirés au sort, c’est opposer la démocratie représentative à la démocratie directe. C’est mettre sciemment face à face les élus et le peuple, alors même que les premiers n’existent que pour défendre les intérêts du second.
La concertation et l’association des élus locaux à la bonne conduite de cette campagne de vaccination ne sont plus des options, ce sont des impératifs. Ils sont nos maillons forts, ne les oublions pas ! »
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